La province du Labourd

La province du Labourd tient son nom à la fois de Lapurdum, la station de la cohorte romaine localisée à l'emplacement de la ville haute de Bayonne, et de la vicomté du Labourd dans le comté de Gascogne, qui fut érigée au début du XIe siècle.
Le nom latin Lapurdum dériverait du nom basque Lapurdi. Celui-ci résulte d'une formation complexe qu'il est aujourd'hui difficile de reconstituer. Lapurd- serait une contraction de deux termes : labe et urd. Le premier, labe, signifie « four » en basque moderne. Mais, en toponymie, labe correspond au basque moderne labaki, un terme qui signifie « défrichement » et parfois « brûlis » ou « écobuage ». Le second terme, urd, est un oronyme qui signifie « replat, plateau ». La contraction lapurd- pourrait dès lors signifier « plat(s) des brûlis ».

Le Labourd est délimité par :
  • le Seignanx, le Pays de Gosse et le Pays d'Orthe au nord (département des Landes). L'embouchure de l'Adour n'est pas une frontière naturelle du Labourd, le fleuve ne se jette dans l'océan entre Anglet et Tarnos que par la suite de travaux finalisés en 1578.
  • le golfe de Gascogne à l'ouest
  • la Basse-Navarre à l'est
  • le Guipuscoa (Basse Bidassoa) et la Communauté forale de Navarre (Baztan, Bortziriak) au sud.

Les communes du Labourd :
  • Baiona-Angelu-Biarritz (Bayonne-Anglet-Biarritz) : Anglet, Bayonne, Biarritz, Boucau.
  • Lapurdi Beherea (Bas-Labourd) : Lahonce, Mouguerre, Saint-Pierre-d'Irube, Urcuit, Villefranque.
  • Lapurdi Ekialdea (Labourd-Est) : Bardos, Bonloc, Briscous, Guiche, Hasparren, Macaye, Mendionde, Urt.
  • Lapurdi Erdialdea (Labourd-Centre) : Ahetze, Arbonne, Arcangues, Bassussarry, Halsou, Jatxou, Larressore, Saint-Pée-sur-Nivelle, Ustaritz.
  • Lapurdi Garaia (Haut-Labourd) : Ainhoa, Cambo-les-Bains, Espelette, Itxassou, Louhossoa, Sare, Souraïde.
  • Lapurdi Itsasegia (Côte du Labourd) : Ascain, Bidart, Biriatou, Ciboure, Guéthary, Hendaye, Saint-Jean-de-Luz, Urrugne.
Au XIe siècle, alors que le Labourd est une vicomté féodale, c'est à Bayonne que siège le vicomte. C'est encore le cas jusqu'à la défaite du vicomte Pierre Bertrand face à Richard Cœur de Lion en 1174. Les vicomtes s'établissent alors à Ustaritz.
C'est aussi à Ustaritz que va s'établir l'institution judiciaire de la province, la cour du bailli, encore que Manex Goyhenetche, notant qu'Ustaritz n'est pas représenté sur une carte du XVIe siècle, formule l'hypothèse qu'à cette époque le siège du bailliage soit itinérant. Cette institution proprement labourdine est toutefois dans une certaine mesure subordonnée à la sénéchaussée secondaire de Bayonne et c'est la juridiction de Bayonne qui traite des « cas royaux » un petit nombre d'infractions pénales supposées de gravité nationale (lèse-majesté ou faux-monnayage par exemple) et reçoit certains appels de la Cour d'Ustaritz.
L'institution la plus originale du Labourd, le biltzar, siège quant à elle à Ustaritz. Le plus ancien procès-verbal connu du biltzar d'Ustaritz date du 24 janvier 1567.
Cet ensemble de circonstances fait qu'on peut trouver la mention d'Ustaritz comme « capitale » ou « capitale historique » du Labourd.
Pour la majorité des sources, notamment des dictionnaires historiques anciens, c'est tout de même Bayonne qui est désignée comme la « capitale » du Labourd, au nom de son influence « économique, religieuse et intellectuelle » sur la province.

Scindées en deux parties distinctes, les armoiries du Labourd oscillent entre revendication d’une identité forte et reconnaissance. La partie gauche du blason rappelle l’emblème des vicomtes du Labourd qui ont régné sur la province. Tandis que la fleur de lys (évoquant la monarchie française) symbolise la reconnaissance envers les français qui ont libéré la province de la domination anglaise.


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