Une image plane en deux dimensions n’est qu’une
représentation forcement imparfaite de notre monde fait de volume et de
distance. De nombreux artistes dans l’histoire ont tenté de contrer cet
état de fait, et la stéréoscopie est une piste qui a souvent été
explorée avec un certain succès.
La stéréoscopie se base sur le fait que « voir le relief, c'est recevoir au moyen de chaque œil l'impression simultanée de deux images dissemblables du même sujet »
(Euclide, ~ 300 Av. J.-C.). Créer deux images au lieu d’une, et envoyer
chacune d’entre elles au bon œil peut donc permettre au cerveau de ne
voir qu’une seule image… en relief.
Parvenir à ce résultat n’est pas aisé. Au XVe
siècle, Léonard de Vinci tente de calculer la perspective nécessaire de
chaque image en fonction de la distance séparant les deux globes
oculaires. Au XVIe, Jacobo di Chimenti dessine un même sujet sous deux
angles différents, chacun d'entre eux représentant la vision d'un œil,
mais l’effet de relief ne peut s’appuyer que sur la capacité de certains
observateurs à adapter d’eux-mêmes leur vision.
En 1838, Sir Charles Wheatstone invente le
stéréoscope : un appareil permettant à une personne, par un jeu de
miroirs, de voir en même temps deux images placées en vis-à-vis. Le
stéréoscope de Holmes, apparu vers 1850, permet l’observation de cartes
stéréoscopiques : deux images placées côte à côte sur un même carton,
tandis qu’une simple paroi verticale placée dans l’appareil empêche
chaque œil de voir l’image qui ne lui est pas destinée et force le
cerveau à reconstruire une image en trois dimensions. Couplé avec
l’invention de la photographie (officiellement en 1839, soit un an après
le stéréoscope de Wheatstone), ce format connaîtra un succès fulgurant.
Les appareils stéréoscopiques (des appareils photo avec deux objectifs
simulant l’écartement des yeux) sont plus petits et plus aisés à
transporter que des appareils de photographie classiques, qui
privilégient les grands formats. La prise de vue en stéréo se
démocratise donc rapidement et se développe jusqu’au milieu du XXe
siècle.
D’autres techniques apparaîtront par la suite,
notamment l’anaglyphe (procédé mis au point en 1891) qui consiste en une
image imprimée pour être vue en relief à l’aide de deux filtres de
couleurs différentes (lunettes 3D) disposés devant chacun des yeux de
l’observateur, ou la « projection polarisée simultanée » ou la
« projection alternée » destinées davantage au cinéma.
La médiathèque intercommunale André Labarrère
de l’agglomération de Pau-Pyrénées dispose d’une importante collection
d’images stéréoscopiques qu’elle a numérisée et mise en ligne. Les
plaques correspondant au Pays basque (44 unités) sont désormais
accessibles via le moteur de recherche de Bilketa.
Les plus vieilles images font partie de
collections commerciales : des éditeurs envoyaient des photographes
parcourir les lieux touristiques à la mode pour photographier les sites,
monuments ou scènes de la vie quotidienne.
Source : www.bilketa.eus
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