Gau Beltza, ou « Nuit Noire », est une ancienne tradition basque qui s'inscrit dans une période de l’année marquée par le passage entre la lumière et l’obscurité. Aux alentours du 31 octobre, au moment où les jours raccourcissent et les nuits s’allongent, des rites étaient pratiqués dans de nombreuses régions d’Europe, et le Pays Basque n’y faisait pas exception. Cette nuit symbolisait la fin du cycle annuel : c'était le moment de célébrer la fin des moissons, de rendre hommage aux défunts et de marquer le lien naturel entre la vie et la mort.
Au Pays Basque, les célébrations de Gau Beltza peuvent rappeler le lien des communautés avec la terre et les ancêtres, mêlant coutumes de protection, célébrations de la récolte et respect des esprits.
La légende de Gaur Beltza |
La légende dit qu’un soir, un jeune berger nommé Lur, audacieux mais un peu moqueur, défia cette ancienne coutume. Alors que les villageois allumaient des lanternes faites de navets et de potirons et dispersaient des offrandes pour guider les âmes des ancêtres, Lur rit de ces traditions. Il se rendit seul dans les bois, en criant qu’il n’avait pas besoin de « vieilles légendes de peur » pour se protéger.
Le silence retomba, et tout à coup, un brouillard épais et glacial enveloppa la forêt. Dans l’obscurité, Lur distingua des ombres s’épaissir, se former, jusqu’à révéler de grandes silhouettes noires aux visages masqués. C’était les Gauekoak, des esprits anciens, rôdant depuis des siècles en quête d’âmes imprudentes. Pris au piège, Lur tenta de fuir, mais partout où il allait, les ombres le poursuivaient.
Au bord de la clairière du village, les lanternes des ancêtres brillaient. Lur comprit que c’était son seul espoir. Épuisé, il courut vers la lumière, tombant aux pieds des villageois, implorant leur pardon et la protection de leurs ancêtres. Les esprits, repoussés par la lumière et les prières, s'évanouirent dans la nuit.
Depuis ce jour, chaque année, Lur et les habitants du village honorent Gau Beltza avec des lanternes et des offrandes pour les esprits. Car même aujourd’hui, on dit que les ombres de Gaueko, tenues à distance, attendent patiemment ceux qui osent défier la Nuit Noire.
Commentaires
Enregistrer un commentaire