L'église de Sainte-Engrâce d'hier à aujourd'hui

À l'emplacement d'Urdatx, ancien nom de Sainte-Engrâce en Haute Soule, l'abbaye navarraise de Leyre construisit au XIe siècle une église romane dédiée à Sainte Engrâce de Saragosse.

L’église Sainte-Engrâce des Ports, dont la dénomination officielle reflète le rôle du village de Haute Soule comme voie de communication entre les deux versants des Pyrénées, est également un témoin de l’un des premiers centres de christianisation provenant de la vallée de l’Èbre.

L'église de Sainte-Engrâce au début des années 1920

À partir du XIIe siècle, les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle empruntaient la vallée du Saison pour atteindre l’abbaye et vénérer les reliques de Sainte Engrâce. De là, ils traversaient la gorge d’Ehujarre et descendaient la vallée de Roncal en direction de l’abbaye de Leyre. Sainte-Engrâce devint ainsi une étape importante sur le chemin de Compostelle.

Le nom de l’église évoque une jeune Lusitanienne, martyrisée vers l’an 300 alors qu’elle se rendait en Gaule pour épouser un noble chrétien. Le culte de Sainte Engrâce prit naissance à Saragosse, où, selon la légende, au Xe siècle, un bras de la sainte fut dérobé et caché dans le tronc d’un chêne. Chaque jour, un taureau venait s’agenouiller devant cet arbre, ses cornes brillant d’une lumière mystérieuse. Cet événement inspira l’édification d’une église à cet endroit, devenue un lieu de pèlerinage. Toutefois, la précieuse relique disparut en 1569 durant les guerres de Religion.

Classée monument historique dès 1841, l’église de Sainte-Engrâce, chef-d’œuvre de l’art roman, fut restaurée sous la direction de l’architecte Émile Boeswilwald, connu pour la chapelle impériale de Biarritz et les flèches de la cathédrale de Bayonne. Ces travaux, entamés en 1864, s’étalèrent jusqu’en 1905. Dans les années 1980, d’importants travaux de restauration furent également réalisés pour préserver cet édifice unique, survivant de son époque faste.

L'église de Sainte-Engrâce en Haute Soule en 2024