Le naufrage de la Surprise en 1893 à Biarritz

Ce jour-là, le17 novembre 1893, le sloop La Surprise, originaire du port de Boulogne, quitte le port de Bayonne, malgré les avertissements de tempête. À son bord, quatre hommes et un mousse naviguent vers Londres, transportant une cargaison d'ardoises.

Dans la nuit, la tempête s’abat sur le navire. Privé de ses voiles et de son gouvernail, La Surprise dérive inexorablement vers la côte, poussé par de violents vents de nord-ouest. Le lendemain, vers 19 heures, l’embarcation est entraînée à proximité de la jetée du Rocher de la Vierge. Le canon d’alarme retentit, alertant la population. Dans la brume et les embruns, l’épave est à peine visible. Une brusque rafale de vent, venue du nord-est, dévie le navire vers le sud.

Pour guider le bâtiment, des feux sont allumés sur l'Atalaye. Le dimanche 19 novembre, à l’aube, La Surprise, désormais démâtée, apparaît près du phare, son mât avant portant un lambeau de foc. Un drapeau noir flotte au sommet du sémaphore, signalant le naufrage imminent. Sous l’effet des vagues et du courant, l’épave revient dangereusement vers la digue du Rocher de la Vierge, où elle s’était déjà retrouvée la veille.

Le naufrage de la Surprise en 1893 à Biarritz
Un canon porte-amarre est acheminé en urgence depuis le Boucau, ravivant l’espoir de sauver l’équipage. Mais la mer, de plus en plus agitée, rapproche inexorablement le sloop des récifs environnants. Trois tentatives de lancer une amarre échouent. Lors de la dernière, un marin se jette à l’eau dans un ultime effort pour attraper la corde salvatrice, mais il disparaît rapidement dans les vagues.


À bord, le petit mousse gît, inanimé. Une vague gigantesque finit par soulever La Surprise, disloquée, et la projette violemment sur le rocher Arroque Trucade. Parmi l’équipage, trois hommes parviennent à surnager quelques instants, mais les sauveteurs, impuissants et dévastés, les voient disparaître dans les flots. La mer, apaisée comme si elle avait obtenu son dû, reprend son calme.

Le naufrage de la Surprise en 1893 à Biarritz

Un seul corps est retrouvé : celui de Joseph Calvez, qui repose désormais au cimetière du Sabaou, dans une tombe offerte par la ville. En hommage aux disparus, une croix de fer est scellée sur la Roche Battue, symbole éternel de ce tragique naufrage.

Le Rocher de la Vierge en 2025



Commentaires